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De pneus à base de cendres de balles de riz : Continental planche sur des agents de charge plus durables

Hanovre (Allemagne), le 8 juillet 2025. Pour sa production de pneus, Continental privilégie de plus en plus les matériaux renouvelables ou recyclés. Alors que la part de ces matériaux avoisinait les 26% en 2024, le fabricant de pneus espère progresser de 2 à 3% en 2025 et atteindre les 40% d’ici 2030 - sans pour autant sacrifier la sécurité et les performances. Le noir de carbone et la silice jouent ici un rôle essentiel car, au même titre que le caoutchouc, ils font partie des principales matières premières nécessaires à la fabrication d’un pneu. Ces deux agents de charge augmentent la résistance du caoutchouc, notamment celui qui compose la bande de roulement, et favorisent certaines performances comme l’adhérence et l’efficacité au freinage.
Ces matériaux proviennent tous deux de sources recyclées ou renouvelables et participent à l’effort de Continental de préserver les ressources naturelles. Garante d’une adhérence optimale et d’une résistance au roulement réduite, la silice provient non plus du sable de quartz mais de la calcination des cosses (ou glumelles) de riz. Pour le noir de carbone, Continental recourt à trois procédés innovants. Plutôt que de le produire à partir de pétrole brut, une première solution consiste à se servir d'alternatives biosourcées, comme l’huile de tall (ou tallöl), un déchet de l'industrie papetière. On peut aussi le produire à partir de matières premières recyclées, comme l'huile obtenue après pyrolyse des pneus en fin de vie. La troisième solution réside dans un procédé de thermolyse particulièrement efficace permettant de récupérer le noir de carbone directement à partir des pneus en fin de vie.
“Chez Continental, innovation et durabilité vont de pair. Intégrer dans nos pneus de la silice extraite des cendres de balles de riz est un exemple probant d’innovation. Mais jamais au détriment de la sécurité, de la qualité ou des performances”, explique Jorge Almeida, responsable du Développement Durable chez Continental Tires.
Continental intègre de plus en plus des silices extraites des cendres de balles de riz dans l’ensemble de ses pneus. Les balles de riz sont un sous-produit de l'industrie agricole asiatique et de la production italienne de riz à risotto. Ce type de silice est notamment produit par Solvay en Italie, qui recourt à des techniques de traitement innovantes pour transformer ce déchet agricole en silice. La méthode de production à partir de la biomasse est moins énergivore que les processus de production conventionnels. La silice extraite des cendres de balles de riz soutient ainsi l'économie circulaire et contribue à une chaîne de valeur plus durable. Rappelons que la silice était traditionnellement obtenue à partir de sable de quartz. Cela fait près de 30 ans que la silice et le noir de carbone interviennent comme agents de charge dans les composants caoutchoutés des pneus – une technologie dont Continental fut une des pionnières. La silice a révolutionné la sécurité et l'efficacité énergétique des pneus, tout en jouant un rôle crucial dans la réduction de près de 50% des distances de freinage. Soulignons aussi le rôle essentiel de la silice dans les composés de la bande de roulement puisqu’elle permet de réduire la résistance au roulement et par conséquent la consommation et les émissions de CO2. Cela démontre bien l’effet positif d’un matériau plus durable comme cette silice biosourcée tout au long de la chaîne de valeur.
Dans la perspective de produire des pneus plus durables, le noir de carbone offre lui aussi un potentiel très intéressant. Représentant jusqu'à 20% du poids total d'un pneu de voiture de tourisme, c'est l'un des principaux agents de charge des pneus. Garant de la résistance du caoutchouc, c’est lui entre autres qui assure la longévité du pneu. Continental utilise près d’une douzaine de noirs de carbone différents provenant de fournisseurs comme Orion Engineered Carbons et Tokai Carbon. De fait, le noir de carbone utilisé pour assurer la stabilité du flanc n’est pas le même que celui utilisé dans le caoutchouc de la bande de roulement, lequel exige une résistance particulière en raison des forces subies lors de la conduite. Une solution consiste à utiliser des noirs de carbone biosourcés, dérivés d’huiles organiques plutôt que du pétrole brut. Ces noirs de carbone dits durables peuvent être produits à partir de matières premières biosourcées comme l’huile de tall, par exemple.
Un autre processus consiste à recourir à des matières premières recyclées. On peut ainsi produire un noir de carbone plus durable à partir d'huiles de pyrolyse résultant d’un processus qui consiste à chauffer des pneus en fin de vie à haute température et en l’absence d’oxygène. Ce noir de carbone peut être utilisé comme alternative au pétrole fossile. Dans les deux cas, Continental utilise l'approche du bilan massique. Cette approche remplace une proportion définie de matières premières fossiles par des bio-huiles ou de l'huile de pyrolyse recyclée. Ces matériaux alternatifs sont alloués au produit final sur le bilan, ce qui évite d’avoir à adapter les processus de production existants.
Continental s'est en outre associée à Pyrum Innovations, spécialiste du recyclage des pneus en fin de vie par thermolyse, afin d'optimiser le processus. Celui-ci extrait le noir de carbone des pneus en fin de vie et le traite en vue de sa réutilisation dans la production de nouveaux pneus. Jusqu'à présent, Continental n’a utilisé ce noir de carbone récupéré – un mélange de différents types – que pour la production de pneus pour chariots élévateurs. Le fabricant allemand et Pyrum Innovations planchent actuellement sur de nouveaux processus pour rendre le noir de carbone recyclé compatible avec d'autres types de pneus, conformément aux normes imposées en matière de performance et de sécurité.
Tim Ballon
Press Relations BeNeLux
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